Notre corps est composé de 65% d’eau à l’état normal, c’est donc environ 33,8 kg d’eau qui écrivent ces quelques lignes. C’est beaucoup. Beaucoup plus par exemple que les quelques 900 g de liquide amniotique qui accompagnent notre gestation. Mais rien comparé au 4 500 km3 d’eau salée dont est composée La Manche. L’eau. Ce sera un élément fondamental de notre discussion. Ainsi que la vie. L’effort. L’effort de vivre.

La compagnie La Trotteuse ( ≃ 95 kg d’eau au total) propose une traversée théâtrale, sonore et musicale…

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Il y a cet homme, Ulysse ?, naviguant entre la vie et la mort dans un box de réanimation, n’espérant  qu’une chose : revenir chez lui. Patient parmi les patients de l’hôpital de Blois.

Il y a sa femme, enceinte jusqu’aux yeux, marée haute amniotique qui le visite chaque jour. Et chaque jour, fidèle Pénélope?, elle fait et défait les fils qui pourraient le faire revenir parmi les vivants. Patiente elle aussi, par amour et par loyauté. De cette histoire, leur fils, Télémaque?, naîtra, dans un vacarme assourdissant de joie et de retrouvailles.

​Et puis il y a cette femme, Athéna ?, qui traverse la Manche à la nage, déesse des passages, elle incarne cette force qui permet de dépasser la douleur pour trouver sa propre force épique : aller au-delà de soi-même, traverser la peur pour mieux revenir à soi. En offrant une gémellité troublante à Pénélope, elle va ainsi lui offrir l’accès au récit. En traditionnelle facilitatrice, elle habille de symbolique une expérience crûment réelle pour laisser l’imaginaire exister sur un plateau de théâtre: heureux qui, comme Ulysse, Pénélope, Juliette Robinet et d’autres encore avec eux, feront un beau voyage!

 

« Juliette Robinet » retrace 3 exploits éprouvants et physiques que sont la traversée de la Manche, la maladie, et l’accouchement, et trouve des parallèles, aquatiques évidemment. Au fil du récit, des souvenirs se réinventent, des ponts se construisent entre ces différentes histoires, pour n’en faire plus qu’une, celle de la résilience des corps. Du récit de l’intime et de l’exploit sportif, « Juliette Robinet » devient donc une ode au vivant. La puissance de l’eau comme moteur à la puissance des corps.

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« Juliette Robinet » est un personnage de fiction très inspirée par Véronique Robin, la 7ème française à avoir traversé La Manche à la nage en maillot, à l’âge de 51 ans. En prenant le point de départ de ce défi inouï, la narratrice livre des pans de son histoire à elle, dont on ne saura jamais ce qui est vrai ou non. Mais peu importe, on navigue entre cette fiction et une certaine réalité. On se laisse embarquer par l’urgence de ces histoires. La voix imaginaire de Juliette Robinet permet d’aborder des sujets intimes sans impudeur, et d’en tirer un propos universel. Le parcours de Juliette fait ainsi écho à celui de toutes celles et ceux qui, « un jour, par chance, par folie, par amour, trouvent les ressources insoupçonnées pour affronter le défi de l’existence ».